"Via Ferrata" est un nom féminin, d'origine italienne, dont la traduction littérale est "Chemin ferré". Il s'agit d'un itinéraire sportif dans des parois rocheuses, sur lesquelles ont été fixées des équipements métalliques, permettant de faciliter la progression et d'assurer les pratiquants (appelés des ferratistes). En anglais, cette activité est appelée "Iron way", "Iron Trail", "Iron Path" ou "Climbing Trail". En allemand, elle se nomme "Klettersteige".
L'équipement métallique peut être un simple câble (élément d'assurance) fixé à des broches, elles mêmes scellées dans la roche, lorsque la progression ne présente pas de difficultés particulières. Puis, quand le parcours devient plus athlétique, cette "ligne de vie" est complétée par des éléments de progression (rampes, échelons, poutres, échelles...) facilitant le cheminement.
La via ferrata est donc une progression dans un univers vertical et gazeux, réservé habituellement aux grimpeurs, ne nécessitant pas, grâce aux équipements métalliques la composant, un bagage technique important, mais demandant néanmoins une bonne condition physique et le strict respect des règles de sécurité.
Dans un contexte de relative sécurité, les via ferrata permettent ainsi aux randonneurs :
- de se confronter au monde vertical,
- de découvrir de nouvelles sensations et des points de vue magnifiques,
- et de se surpasser en testant son "aptitude face au vide".
Cette pratique sportive, de plus en plus populaire en France, répond à un besoin d'aventures sécurisées dans un milieu naturel offrant des sensations fortes. Cependant, l'apparente simplicité de la progression en via ferrata est, paradoxalement, source de danger car elle fait oublier le respect des règles de sécurité, notamment pour les grimpeurs confirmés et les personnes non sujettes au vertige. Or, personne n'est à l'abri d'une erreur de manipulation, d'une glissade, d'une pierre qui tombe ou d'un malaise.
Contrairement à ce que l'on entend beaucoup, la via ferrata n'est pas née dans les Dolomites pendant la guerre de 14-18. Les militaires ont bien aménagés les montagnes italiennes pour des raisons stratégiques, mais ils n'ont fait que réutiliser les techniques mises au point 70 ans auparavant en Autriche.
C'est en effet à Hoher Dachstein, en 1843, que l'on voit apparaître la première via ferrata à caractères touristique. Elle sera suivie par plusieurs réalisations dans les années 1880, puis, en 1903, par le fameux équipement de l'arête ouest de la Marmolada, plus haut sommet des Dolomites, à 3343 mètres d'altitude (l'un des itinéraires les plus fréquentés encore aujourd'hui).
Il faudra ensuite attendre le développement touristique de la fin des années 50 pour voir apparaître un grand nombre d'itinéraires d'altitude, et ceci jusqu'à la fin des années 70. Dans les années 80, c'est le début des itinéraires de base altitude et à sensations fortes.
C'est précisément à cette époque, en 1988, qu'apparait la première via ferrata française à Freissinières, créée à l'initiative de Lionel Condemine, un guide local. Le succès est immédiat et débouche sur d'autres itinéraires : l'Aiguillette du Lauzet, les Vigneaux...
Le style "Via Ferrata à la Française" est lancé : Via ferrata de base altitude, sensations fortes avec franchissement de murs raides, et proximité urbaine dans un but touristique. En effet, presque toujours financée par une collectivité locale, la via ferrata a pour vocation le développement d'un tourisme-sportif (ou tourisme-aventure), l'objectif étant de revaloriser la commune ou de redynamiser l'économie estivale, souvent défaillante dans les stations de sports d'hiver.